Cette semaine, ça va être un épisode plutôt très court, et on va revenir sur l’AZERTY !
Cet épisode a été enregistré en live sur Twitch le samedi 27 mars 2021.
La rediffusion est disponible ici.
Est-ce que vous vous êtes déjà posé des questions sur votre clavier ? Pourquoi les caractères sont-ils dans cet ordre, plutôt que l’ordre alphabétique ? Est-ce pensé pour que les utilisateurs puissent taper vite ? Est-ce ergonomique ? Peut-on changer de disposition ? C’est ce qu’on va voir !
L’origine des claviers
À l’origine, et ça va peut-être surprendre les plus jeunes d’entre vous, le clavier n’a pas été inventé pour les ordinateurs. Un peu d’histoire, dans les temps de jadis, on écrivait à la main. Du coup, pour avoir des livres, c’était long, et compliqué. Et puis un jour, on a inventé l’imprimerie. On, c’est Gutenberg, qui a inventé la presse mécanique à caractère alphabétique mobile. Ça, c’était en 1450. Plus de 250 ans plus tard, en 1714, on invente la machine à écrire. On, c’est Henry Mill, qui dépose un brevet pour une machine permettant l’impression de caractères les uns après les autres, selon le choix de l’opérateur. Et ce sont ces machines qui ont eu besoin d’un clavier.
L’AZERTY et le QWERTY
Ensuite, près de 150 ans plus tard, Christopher Sholes a breveté la disposition QWERTY. Pourquoi cette disposition ? Parce qu’à l’époque, les fabricants étaient confrontés à un problème mécanique : les touches du clavier actionnaient des barres de caractères qui venaient frapper le papier. Ça marchait plutôt bien, sauf quand on actionnait rapidement des barres de caractères qui étaient proches les unes des autres. Les barres se coinçaient entre elles, et il fallait les décoincer à la main. C’était pas difficile, mais ça prenait du temps et ça pouvait tâcher la feuille. Pour éviter ce problème, la solution la plus anti-ergonomique a été choisie (peut-être la seule possible) : éloigner au maximum les lettres qui sont souvent à la suite les unes des autres dans les mots. C’est comme ça que le QWERTY est né, adapté en AZERTY pour les claviers français (et pas francophone : par exemple, les claviers suisses ont une disposition QWERTZ, les claviers québécois sont QWERTY, et même si les Belges utilisent un clavier AZERTY, il y a des différences avec le français).
80 ans après l’invention du QWERTY, et 230 ans après l’invention de la machine à écrire, les ordinateurs naissent. On aurait pu en profiter pour changer la disposition des claviers, mais non. Ça fait 80 ans que les gens utilisent l’AZERTY, on va pas changer leurs habitudes!
Du coup, vous l’avez compris, nos touches ne sont pas disposées comme ça sur le clavier pour qu’on tape plus vite ou pour faire le moins de mouvement possible, c’est comme beaucoup de choses l’héritage d’un temps qui n’existe plus.
Le bépo ?
Il existe d’autres dispositions qui sont plus ergonomiques. Je parle beaucoup d’ergonomie mais j’attend la fin pour dire ce que c’est. Un clavier ergonomique, c’est un clavier qui permet de taper un maximum de mots avec un minimum d’effort, c’est-à-dire que vous utilisez naturellement vos 10 doigts avec très peu de déplacement. La disposition ultime qui répond à ces critères, pour le français, c’est le bépo.
Le bépo, c’est une disposition où 70% des caractères les plus présents dans la langue française sont sur la ligne centrale. C’est une disposition où les lettres accentuées sont accessibles sans touche de modification. Si je parle de bépo, et pas de bepo, c’est que à la place des lettres A, Z, E et R, il y a les lettres B, É (E accent aigu), P et O.
Le bépo, ça s’installe facilement sur n’importe quel ordinateur. Alors, c’est un peu bizarre au début parce que vous voyez des lettres sur votre clavier, mais quand vous tapez dessus, ce sont d’autres lettres qui s’affichent à l’écran, mais l’optique du bépo est aussi de taper sans regarder le clavier.
Il ne s’agit pas d’arrêter du jour au lendemain d’utiliser l’AZERTY, la preuve c’est que moi je n’utilise que très rarement le bépo alors que j’y suis sensibilisé, mais c’est bien de savoir que ça existe, il existe même des sites web qui vous apprennent à utiliser un clavier bépo.
Et pour l’anecdote, Kaamelott a été écrit avec un clavier bépo.
Les liens
Intro : « Funkorama » by Kevin MacLeod (license)
Dossier : Say yeah by Topher Mohr and Alex Elena